Le Journal de Saône-et-Loire consulte ses lecteurs
Possibilité leur est donnée de répondre à un questionnaire pour améliorer le JSL

Saluons l’initiative du Journal de Saône-et-Loire, qui consulte ses lecteurs en vue de s’améliorer, apparemment.
J’aime l’idée d’une presse quotidienne régionale, car elle relate l’actualité de nos territoires, et elle constitue (ou est censée constituer) un media d’expression indépendant. Le JSL remplit-il ce rôle ? Voici une liste de “récriminations personnelles” et de suggestions amicales pour que le Journal de Saône-et-Loire conserve mon auguste lectorat.
Creuser les sujets et cesser les articles de complaisance
Le JSL est souvent dithyrambique sur certaines entreprises ou certains groupements de chefs d’entreprise. Clairement, c’est manquer d’objectivité. Un journaliste économique se doit de creuser son sujet, d’évoquer des chiffres, et ne doit pas publier pour flatter l’ego des copains, fussent-ils des amis de 20 ans. Un journaliste est critique, il doit poser les questions qui dérangent. Et relater la gêne de son interlocuteur. Le JSL doit être un moteur de progrès, et il n’y pas de progrès sans remise en question. Ou alors le JSL se lit seulement au coin du poêle, avec les chaussons ?
Une autre pratique qui me choque, c’est quand le JSL nous demande d’envoyer la photo (et bien souvent l’article) qui relate la manifestation. Oh les gars, vous êtes en rade de journalistes ? Je croyais que le concept de la Presse, c’était de mettre un Journaliste entre l’Evénement et le Lecteur, afin qu’un exercice critique puisse avoir lieu ? A minima, ayez la courtoisie de publier les clichés fournis en précisant le nom de l’auteur. Actuellement, vous mettez “DR” (droits réservés), ou bien carrément le journaliste s’attribue la paternité des clichés ! Pourquoi se faire chier, en effet ? Déontologiquement et légalement, vous êtes complètement à côté de la plaque.
Thématiser vos éditions
Moi, ce qui m’intéresse, c’est l’économie. J’appelle donc le JSL pour m’abonner à l’édition économique (le jeudi peut-être ?). On me répond que cela n’existe pas. Je manque tomber de ma chaise.
Sans doute parce que le choix du JSL est de relater l’actu un peu comme elle vient ? Moi, les banquets des chasseurs et les lotos des vieux, je m’en cogne. Vous arrivez bien à sortir une édition sur les loisirs et les sorties le samedi (pour la famille), vous devriez sortir une édition dédiée à l’économie (pour les chefs d’entreprises, les artisans, les commerçants, et Dieu sait s’il y en a !). Et par pitié, ne commencez pas par y faire l’apologie du Medef ou de la CGPME. Allez plutôt demander aux patrons ce qu’ils pensent de leurs représentants et élus.
Améliorer l’édition numérique
Avoir une édition numérique, c’est bien. C’est juste symptomatique de voir avec quelles difficultés la presse quotidienne régionale (incluant le JSL) a peiné à trouver un modèle économique avec le web. Il n’y a encore pas si longtemps, je consultais peinard la quasi-totalité du JSL en ligne, plusieurs heures avant que les articles papier ne paraissent. Gratuitement. Mort de rire !
Voici ce qui me choque un peu concernant l’édition numérique :
- la page Clubbing : si je comprends bien, je vais boire une bière un samedi après-midi au bord de la piscine du Petrus Café, et je retrouve ma bobine dans le JSL version numérique. D’autres photos de poufs tatouées et de lascars musclés s’affichent en quantité invraisemblable, sur mon écran. Je sais pas, ça doit être le journalisme moderne ? Ces articles me semblent poser le problème du respect de la vie privée, et n’offrent absolument aucun intérêt.
- une mise en page des articles qui laissent à désirer : certains articles affichent des listes vides (1, 2, 3, 4) à la fin, sans doute du code informatique mal rempli ou mal rendu. Ce genre de défaut ne paraitraît jamais sur l’édition papier. Pourquoi faut-il l’infliger à l’édition numérique ? On pourrait aussi beaucoup améliorer le design et l’expérience utilisateur de la version web : c’est limite has been.
- évidemment, certaines vidéos ne s’affichent pas. La manière dont vous avez intégré la vidéo au JSL ? Navrant. Je me souviens encore d’un pauvre journaliste à qui on avait royalement filé deux caméras, aucune formation, demmerde-toi. Le gars a fait quelques mois puis a été remercié. Vous avez assimilé la vidéo à une voie de garage, alors que stratégiquement, c’est juste l’avenir.
- la modération des commentaires : par pitié, modérez les commentaires de vos lecteurs. C’est navrant la plupart du temps. Par ailleurs, j’ai noté que lorsqu’on publiait un commentaire critiquant la manière dont l’article était écrit, ce commentaire n’était pas publié. Vous ne respectez pas les bonnes pratiques en matière de community management. Je ne veux même pas aborder ici Twitter, dont la gestion est apathique.
Conclusion
On consomme un produit, au regard de l’image que ce produit revêt à nos yeux, et de l’utilité qu’il nous apporte.
A ce jour, le JSL est pour un moi un produit qui n’est pas assez exigeant sur le plan éditorial, qui est trop complaisant ou trop superficiel, et qui n’a pas réussi la transition numérique.
Par chance, il est seul sur son créneau (bien que des “confrères numériques” soient sortis) et il bénéficie encore d’un capital de sympathie. Il va falloir quand même s’interroger sur certaines valeurs, sur la stratégie et sur le modèle économique, parce que là, on vous voit surnager, mais pas naviguer.
Article écrit par Jean Sam Denis

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